Association des anciens élèves du collège Sainte-Marie
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BULLETIN DES ANCIENS

Extraits du Bulletin d'avril 2010

 

 


Le mot du président

 

 

 

 

 

 

Pour une écologie… historique!

Le sociologue Mathieu Bock-Côté aime bien rappeler que «le Québec n’est pas une page blanche»!

La formule convient bien pour faire comprendre aux Québécois qu’ils ont une histoire et que cette histoire s’enracine dans la vie de notre peuple. Dans sa vie et non dans les chartes! Les chartes modulent notre vie collective, elles n’en sont pas les racines nourricières. Curieux paradoxe que celui qui nous amène à défendre – à juste titre – toutes les formes de vie sauf… notre vie collective! Une vie collective enracinée dans l’histoire, qui n’est pas une pure abstraction mais une «synthèse», une de ces synthèses dont Gustave Thibon écrivait «qu’elles sont le signe de la vie». Et Thibon ajoute : «À mesure que l’homme se désintègre, la mécanique l’emporte en lui sur le vivant et il se reconnaît dans une doctrine qui rend compte de cette désagrégation intérieure.» (Le voile et le masque, Fayard, 1985, p. 105)

Vous trouverez ailleurs, dans ce bulletin, un texte dans lequel l’éminent ethnologue français Claude Lévi-Strauss, qui vient de nous quitter, nous met justement en garde contre les ravages de la pensée abstraite.

En faisant des chartes des droits l’assise de notre vie collective, nous oublions que «la liberté véritable ne peut avoir qu’un contenu concret : elle est faite d’équilibre entre de petites appartenances, de menues solidarités.» (Lévi-Strauss)

Respecter ces «petites appartenances» c’est, en quelque sorte, pratiquer «l’écologie historique»…

Le président, Émile Robichaud


03-03-2010

 

 

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Fête annuelle des Anciens

le lundi 3 mai 2010, dans le hall du Gesù, 1200 , rue de Bleury à Montréal

Cette année, la fête annuelle aura lieu le lundi 3 mai ! Profitez de cette occasion de revoir vos confrères et consoeurs voire d’anciens professeurs dans une ambiance joyeuse et décontractée. Inscrivez donc ce rendez-vous à votre agenda et invitez d’autres membres de votre conventum à se joindre à vous. N’oubliez pas de vous inscrire à l’avance pour le repas qui suit l’assemblée.

Au programme :

- 15 h Inscription
- 16 h 30 Messe à l’église
- 17 h 15 Assemblée générale à la salle d’Auteuil
- 18 h Réception

 
   

 

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Vie des Conventums

La saison des réunions de conventum a donné lieu à des rencontres bien  vivantes l’automne dernier.  Trois conventums se sont réunis, parmi les plus fidèles, soit ceux de 59, 55 et 48, le fameux conventum du centenaire.  Il s’agit dans les trois cas de conventums qui déjà depuis plusieurs années préfèrent se réunir une fois l’an.  Fait à souligner, la réunion de l’automne dernier marquait le cinquantième anniversaire du conventum 59!

Finalement, cette section du bulletin relate un événement hors du commun, la réunion du groupe de commandos-routiers des dernières années du collège, qu’avait créé le Père Ringuet, groupe de jeunes gens qui mettaient beaucoup d’animation dans le collège des années 65 à 68 et qui n’ont rien perdu de leur dynamisme. 

 

CONVENTUM 1948

Nous, du conventum du Centenaire, le seul qui a le privilège d’utiliser ce qualificatif unique, étions vingt fidèles joyeux lurons, y compris un confrère esseulé d’un conventum plus ancien, à nous rencontrer à midi, ce jeudi 15 octobre 2009, au restaurant Le Bordelais, situé au 1000, boulevard Gouin Ouest, à Montréal, pour notre réunion maintenant annuelle, vu notre âge avancé de plus en plus pour tous, ce qui nous permet de nous reconnaître encore et de nous dire : « Tu n’as pas changé » ! ou bien en aparté, « Non, mais il a pris un coup de vieux, celui-là…». Alea jacta est !

Au début, notre président, Guy Leduc, nous a souhaité la bienvenue et, par la suite, nous avons mangé un fort bon repas. Nous avons palabré sur tout, y compris les bons et les mauvais événements passés au collège, l’actualité mondiale, la politique, le futur et quoi encore…

Notre cher Émile Robichaud, président de l’Association des anciens élèves du collège Sainte-Marie, s’il avait été présent à nos agapes, nous aurait redit la phrase de saint-Thomas d’Aquin: «Quidquid recipitur ad modum recipientis recipitur. » Traduction pour ceux qui ont oublié leur latin : « Tout ce qui est reçu l’est selon le mode de celui qui le perçoit.»

Mon confrère, Louis Balthazar, voisin de table et moi, nous nous sommes découvert après tant d’années une passion commune depuis notre jeune âge, les voyages en train et nous avons rêvé du jour où Montréal sera reliée par TGV à Boston, New York, Québec, Toronto, Windsor…

Puis, nous avons fait nos adieux… et dit «À la prochaine » à tous les confrères, en espérant nous revoir tous, en 2010; d’abord à l’assemblée générale de l’Association le 3 mai prochain, puis à l’automne. Nous, de l’élite… comme les autorités suprêmes du collège nous disaient… Maintenant…nous, les appelés…au devoir qui reste toujours à accomplir; nous, les humbles… !


Jacques-Marie Gaulin C.48




RETROUVAILLES 2009 DU CONVENTUM 55


Il y a cinq ans, nous décidions de faire de nos retrouvailles du Conventum 55 un événement annuel. Nous avons respecté notre engagement en nous réunissant depuis lors en grand nombre chaque automne, soit le dernier mardi de septembre ou le premier mardi d’octobre. Cette année, notre rencontre avait lieu le mardi 29 septembre au restaurant Le Joli Moulin sur la rue Van Horne et ce sont vingt-cinq joyeux confrères qui ont répondu à l’invitation du comité organisateur. Durant toute la soirée, les souvenirs du passé au Collège comme les sujets d’actualité ont alimenté les discussions. Certains rentraient tout juste de voyage et nous ont fait partager leurs expériences vécues au cours de leur périple.

Quelques-uns de nos plus fidèles participants à ces retrouvailles, comme les Marc Bourgeois, Claude Leblanc et Pierre Martin, étaient eux-mêmes en voyage d’affaires ou en vacances à l’extérieur du pays et ont dû bien à regret nous priver de leur présence. Notre président Louis Bernard a souhaité la bienvenue à tous les membres présents et les a remerciés de contribuer par leur participation au succès de ces rencontres. Par la même occasion, il a tenu à souligner le travail des membres du comité organisateur, soit Jean-Cléo Godin, André Kuzminski, Yves Papillon et le soussigné, dont les efforts, a-t-il précisé, assurent d’année en année une présence importante de notre groupe d’anciens de Sainte-Marie en ces occasions.

Pour notre part, nous n’avons pas manqué de nous réjouir en apprenant que notre président se verrait décerner, le 20 octobre, un doctorat d’honneur par l’École nationale d’administration publique en reconnaissance de son exceptionnelle contribution aux affaires de l’État québécois. L’engagement assidu de Louis, notamment comme sous-ministre et comme secrétaire général du Conseil exécutif, a constitué un apport précieux à l’administration de l’État et il mérite sans contredit cette distinction qui lui est attribuée.

Enfin, c’est avec bonheur que nous pouvions compter encore cette année sur la présence de notre ancien professeur de Méthode, le père Origène Grenier. L’œil vif, malgré ses quatre-vingt-seize ans bien sonnés, il a ravi ses compagnons de table avec l’humour et le sens de l’à-propos qu’on lui a toujours connus. À ceux qui lui demandaient comment il allait, il répondait, l’air espiègle : « De mieux en mieux! » Nous avons pu assurer son déplacement aller-retour à Richelieu où il réside présentement avec quelque trente-cinq autres collègues depuis la fermeture de la résidence des Jésuites à Lafontaine.

À la fin de la soirée, nous nous sommes quittés, le cœur léger, en nous promettant de renouveler l’expérience à la même période l’an prochain.

Robert Burns, C. 55

 

 

 

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C. 55 : Pierre Gonneville, Guy Drouin, Jean-Louis Bourget, Jean-Guy Proulx et Yvon Lussier

C. 55 : Assis : Robert Burns, René Doucet et Louis Bernard; debout ; monsieur Jean, patron du restaurant

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C. 55 : Yves Papillon, Jean-Cléo Godin, Jacques Raîche, Jacques Richard et André Kuzminski

C. 55 : André Vachon, André Primeau et Jean-Claude Élie

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C. 55 : Claude Payette, René Saint-Hilaire, Jean-Denis Clairoux et Origène Grenier s.j. professeur de Méthode

 

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La règle des 50

Après plusieurs mois de planification et d’organisation, les anciens du Conventum de 1959 se sont réunis le mercredi 21 octobre 2009 pour célébrer leur 50e anniversaire!

Menées par l’énergique et infatigable Jacques D. Girard, les préparations de cet évènement important ont bénéficié du soutien actif et empressé de plusieurs d’entre nous, notamment pour ce que nous pouvons appeler l’opération « repêchage ». En effet, quelques anciens, n’ayant pas donné signe de vie depuis longtemps, avaient disparu, pour ainsi dire, sans laisser de traces. Qu’à cela ne tienne, les recherches de renseignements et les recoupages d’information ont permis de rejoindre la quasi-totalité des membres du C. 59 encore de ce monde.

Et les résultats n’ont pas déçu! En tenant compte du nombre de confrères qui nous ont quittés depuis 1959 (21 sur un total de 105 au moment de nos Rhétoriques), cela signifie que 50 pour cent des confrères ont répondu « oui » à l’invitation du 21 octobre. Celle-ci était contenue dans un carton digne du plus exigeant des protocoles et avait été concoctée et réalisée par Jacques D. Nous aurions même dépassé ce très bon score si ceux d’entre nous qui étaient retenus à l’étranger avaient pu se libérer. Réunir 50 % après 50 ans, voilà qui est sûrement digne de mention!

Le programme, tradition oblige, a débuté par une messe au Gesù, précédée par une réunion informelle sous le portique de l’église qui a permis à notre estimé comptable, Jacques Grenier, de remettre à chacun ses « papiers d’identité ». L’office même, présidé par l’abbé Maurice Comeau, C. 56, avait été pensé dans ses moindres détails par notre chantre national Bernard Downs, appuyé, à l’orgue, par Claude Perrault. Après la messe, des photos de groupe mémorables ont été prises au pied de l’autel. Nous en avons profité pour reconnaître des visages parfois oubliés et piquer quelques jasettes sur nos souvenirs de collège.

Puis, nous avons pris la direction du Nizza, restaurant situé à quelques pas de l’emplacement du collège (de biais avec ce qui était la « cour des petits »). Des décorations aux couleurs de notre alma mater ornaient la salle où nous allions nous réunir pour les retrouvailles et un chaleureux souper. Après quelques rafraîchissements et tasses de café, Girard, l’animateur, lança le jeu qui devait tester les méninges de notre mémoire : identifier, sur les photos de Philo II de 1960-1961, chacun des confrères qui y paraissaient. Une compétition amicale entre 9 équipes de 4 ou 5 personnes. Chose surprenante, mais peut-être est-ce un signe de bonne santé mentale, les résultats ont été bien au-delà de ce qui était attendu. Trois équipes se sont ainsi partagé le premier prix en identifiant 95 % des élèves.

Les membres du conventum 59 présents au 50e entourent l’ex-juge Louise Mailhot, sœur d’André, président de notre conventum décédé en 1994.

Un pétillant apéro fut servi et ce fut le repas, coloré du brouhaha des conversations animées aux quatre coins de la salle. À la fin du repas, nous avons eu droit à quelques moments nostalgiques et non dépourvus d’humour lorsqu’André Dubois nous a livré un sketch rédigé par un autre Cynique, Marc Laurendeau, C. 58, citant des règlements du Collège depuis sa création et élaborant des règlements à jour, si le Collège existait encore. Autrefois : « L’élève ne peut mettre les mains dans ses poches que pour prendre de la monnaie ou son chapelet ». De nos jours : « L’anneau se porte à l’oreille droite et non dans le nez ».

Le clou de la soirée fut la remise d’un doctorat honoris causa pour fidélité à l’Association. Un diplôme rédigé entièrement en latin a été décerné à chacun des participants par le président de l’Association des anciens élèves de Sainte-Marie, Émile Robichaud, C. 53, qui honorait de sa présence nos joyeuses agapes.

Des centaines de photos vont contribuer à pérenniser les heureux souvenirs de cette journée et de diverses rencontres au cours des dix dernières années. Ces photos ont été gravées sur un DVD et expédiées par la poste par Jacques Malboeuf aux 42 inscrits à la fête du 50e. Dans le site internet www.flickr.com, l’album «girardjd» intitulé «50e anniversaire du conventum 1959» affiche plus de cent photos.

Et, comme dit la chanson, oui, on se retrouvera mes frères!

Michel Perrault, C.59

 

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Les commandos-routiers: retrouvaille à Eastman

Les membres du conventum 59 présents au 50e entourent l’ex-juge Louise Mailhot, sœur d’André, président de notre conventum décédé en 1994.Les commandos-routiers : retrouvailles à Eastman
C’était l’une des belles réalisations du collège des années soixante : un groupe de commandos-routiers à l’image du collège de l’époque, dont les classes étaient mixtes. Qui d’autre que Pierre Ringuet s.j., longtemps apprécié comme professeur de versification, aurait pu réussir une telle innovation! Plus de quarante ans plus tard, les beaux souvenirs demeurent vivaces, que ce soit des excursions en canot ou en radeau, des expéditions à la boussole, des interventions en milieu défavorisé et surtout de cet esprit d’aventure, d’engagement et d’amitié qui soudait le groupe.
Les commandos-routiers s’étaient revus une première fois en décembre 2008 dans le cadre d‘un joyeux souper communautaire et avaient alors pris l’engagement de se revoir dans le cadre d’une rencontre plus élaborée. C’est ainsi que par une belle fin de semaine de septembre 2009, ils convergeaient vers l’Auberge du Savoir près d’Eastman, pour de grandes retrouvailles de trois jours (18 au 20 septembre). Fait à souligner, suivant la formule propre à cet établissement, les clients apportent leur nourriture et font leur popote, ce qui rehausse la convivialité de l’événement.
Une trentaine de commandos-routiers, dont un bon tiers de femmes, s’étaient joints au rassemblement dont le clou était le souper du samedi en l’honneur du Père Pierre Ringuet. Tous étaient heureux de se retrouver, et de se rappeler gaiement les aventures, les bons et les mauvais coups, tout en se retrempant dans l’ambiance de l’époque grâce à des projections de photos et des lectures d’extraits du journal de bord du groupe conservés jusqu'à ce jour. Des discours furent prononcés pour rendre hommage au père Ringuet. La comédienne, animatrice et « conteuse » Diane-Marie Racicot y alla d’un conte de son cru évoquant l’épopée des commandos-routiers du collège. D’autres interventions et discours rendirent hommage au père Ringuet qui, après toutes ces années, n’avait rien perdu de son sens de l’humour et de la répartie.
Ces jeunes anciens eurent la possibilité de poursuivre la rencontre le lendemain, pour profiter librement des charmes bucoliques de l’endroit, en faisant des promenades, en observant les oiseaux ou en contemplant depuis la terrasse ensoleillée les couleurs automnales sur les flancs du Mont Orford et de la vallée environnante.
Une très belle réussite, que les participants et organisateurs se sont promis de répéter.
Pierre LaBuissonnière, C. 68
Richard L’Heureux, C. 62

 

 

 

Réunion des commandos-routiers
 - les membres du comité organisateur : Suzanne Amyot, Michel Camus, Serge Moquin, Francine Fortin, Pierre LaBuissonnière, Hélène Larose

Pierre Ringuet raconte sa rencontre avec l’orignal…

Réunion des commandos-routiers : Diane-Marie Lanctôt raconte…

Réunion des commandos-routiers : Serge Moquin, Richard Imbleau, Julien Lanctôt, Michèle Beaudin

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L’École de droit du Collège Sainte-Marie


À l’époque du retour des Jésuites au Canada, en 1842, l’évêque de Montréal, Monseigneur Ignace Bourget, n’entend pas limiter leur intervention à l’établissement d’un collège. Il les verra aussi comme maîtres d’œuvre de la branche montréalaise d’une grande université catholique provinciale à laquelle il rêvait. Il les verra aussi comme maîtres d’œuvre de la branche montréalaise d’une grande université catholique provinciale à laquelle il rêvait. Si les démarches de Mgr Bourget allaient plutôt servir à la fondation de l’Université Laval, l’implication des Jésuites dans l’éducation universitaire se concrétisa elle, par la création d’une école de droit qui préparait les futurs avocats aux examens du Barreau. Cette école qui resta ouverte de 1851 à 1867, allait devenir la référence en matière de formation juridique dans le Bas-Canada.

Projet d’une université provinciale

En 1843, soit une année après son arrivée au Canada, le père Félix Martin signale que des sociétés protestantes font du prosélytisme auprès des communautés rurales catholiques grâce au ministère de Suisses protestants qui parlent la langue du pays et sont d’autant plus à l’aise pour discourir de religion, voire convier leurs vis-à-vis catholiques à des débats théologiques auxquels ceux-ci sont mal préparés.

Alarmé par cette perspective, Mgr Bourget voit dans la fondation d’un établissement d’enseignement supérieur un moyen privilégié de faire rayonner la foi catholique et de lutter contre le protestantisme. La voie vers un tel établissement passe par la mise à la disposition de l’Église des Biens des Jésuites, c’est-à-dire l’ensemble des propriétés confiées aux Jésuites sous le régime français, tombées depuis entre les mains de la couronne britannique.

C’est ainsi que la position de Mgr Bourget est exprimée dans une Pétition des Évêques adressée en janvier 1845 au Gouvernement du Bas-Canada, dans laquelle ils s’engagent à utiliser les revenus de ces biens (des Jésuites) pour la fondation d’ « un ou plusieurs établissements d’éducation supérieure dans lesquels seront enseignées telles branches de sciences que pourrait (sic) requérir les besoins du pays, et même d’y établir des cours de médecine, de droit, d’économie domestique et même de beaux arts, adaptés aux besoins de toutes les classes de la société… »

Le Père Félix Martin, alors mobilisé par l’établissement du Collège Sainte-Marie, écrivait à son supérieur que c’est aux Jésuites que Mgr Bourget entendait confier la direction d’une telle université. Déjà à cette époque, les Jésuites dirigeaient le Collège Saint-Louis du Missouri qui venait de d’obtenir le pouvoir de décerner des diplômes universitaires. Il devait en être ainsi pour le Collège Fordham de New-York, une autre institution jésuite. Mgr Bourget considérait aussi comme allant de soi que les nouveaux Jésuites administrent les biens des Jésuites du régime français.

Malgré l’appui de Baldwin et Lafontaine, la Chambre du Canada-Uni allait rejeter la requête des évêques et décider, en mai 1846, que les revenus des biens des Jésuites allaient être divisés entre les catholiques et les protestants du Bas-Canada, selon les besoins de leur population respective (la lutte n’allait pas se terminer là et c’est finalement en 1888 que le Gouvernement du Québec, après avoir consulté le Pape Léon XIII, allouait ces biens aux Jésuites mêmes, à l’Université Laval et à l’épiscopat). Le projet d’université entre en veilleuse.

Cinq années plus tard, la tenue à Québec d’un premier Concile provincial prévue pour le mois d’août offre à Mgr Bourget l’occasion de relancer le projet d’université. En mars, il écrit à l’évêque de Québec, Mgr Turgeon, que le Concile pourrait faire du Séminaire de Québec le siège d’une université catholique de l’Amérique britannique, après obtention de la sanction pontificale. Le Conseil du Séminaire de Québec se dira favorablement disposé au projet et le Concile prendra position en faveur d’écoles, de collèges et d’universités catholiques dans un contexte qui dénonçait l’éducation neutre.
L’année suivante, l’idée de Mgr Bourget prend forme autour d’un projet d’université provinciale dont le siège principal serait à Québec et qui réunirait des institutions affiliées dans les principales villes (villes épiscopales) au fur et à mesure que les besoins le justifieraient . Dans cette perspective, Mgr Bourget avait fait savoir au père Félix Martin que les Jésuites étaient pressentis pour diriger l’établissement montréalais de l’université provinciale projetée.

Les tractations entre Mgr Bourget et son vis-à-vis de Québec allaient aboutir non pas à une université provinciale mais à une université diocésaine à Québec, l’Université Laval, qui obtiendrait sa charte en 1852 et ouvrirait ses portes en 1854.

Projet d’une école de droit

Entretemps, l’incorporation du Barreau canadien, en 1849, allait fournir l’occasion de lancer les bases d’un enseignement universitaire en français à Montréal.

L’acte d’incorporation du Barreau exigeait comme condition d’admission au Barreau, cinq années consécutives et entières d’études ou de cléricature dans un bureau d’avocat. Le nombre d’années était réduit à quatre pour les diplômés des collèges ou séminaires et à trois pour ces diplômés ayant en plus suivi un cours complet de droit dans un collège ou séminaire incorporé.

Cette clause ouvrait la porte à l’établissement d’institutions d’enseignement du droit, inexistantes jusqu’alors à Montréal et à Québec (ce n’est qu’en 1853 que McGill inaugurait son cours de droit.

Les avocats les plus en vue de Montréal se mobilisent alors pour mettre sur pied une école de droit. En mars 1851, neuf d’entre eux, dont George-Étienne Cartier, Antoine-Aimé Dorion et Auguste-Norbert Morin, délèguent un brillant jeune confrère fraîchement reçu au Barreau, Maximilien Bibaud, auprès du recteur du collège, le père Félix Martin, pour proposer l’établissement d’une chaire de droit au sein du collège. Dans la lettre qu’ils adressent au père Martin en appui à leur démarche, ils soulignent l’importance d’une telle chaire de droit pour « mettre sur le même pied que les étudiants anglais les étudiants canadiens-français ». Ils proposent du même souffle Maximilien Bibaud comme professeur de droit. Ils font également part de leur demande à Mgr Bourget. La requête est favorablement reçue, le général des Jésuites donnant au père Martin pleine autorité pour juger de la requête.

1851 : les débuts

Le 1er mai, avant même de recevoir l’aval du Père Martin, Maximilien Bibaud commence son enseignement auprès de six étudiants dans un local de l’École de médecine (fondée en 1843 et devenue catholique en 1850) où enseigne son frère Gaspard. La classe déménage dans le nouveau Collège Sainte-Marie fraîchement inauguré en septembre et y restera jusqu’à la fermeture de l’École de droit en 1867. L’École de droit est gérée par un comité composé de l’évêque de Montréal, le recteur et un professeur du collège, ainsi que trois laïques, soit George-Étienne Cartier, Auguste-Norbert Morin et Côme-Séraphin Cherrier. Devenu plus tard juge-en-chef, Louis-Hyppolyte Lafontaine se joindra au comité. C’est ainsi que le Collège Sainte-Marie pouvait réunir en ses murs, autour d’un projet commun, les principaux chefs politiques canadiens-français de l’époque.

Le cursus s’étend sur une période de deux années et couvre les sujets suivants : droit romain, droit anglo-normand, droit français et droit canadien. Le professeur Bibaud couvre également les notions générales de droit : terminologie, méthodologie, législation, obligations, contrats. Pas d’examen dans cette École de droit, qui se contentait de préparer les élèves à l’examen du Barreau.

Une des particularités du cours de droit du Collège Sainte-Marie était la mise à l’épreuve des élèves lors de repetitoria hebdomadaires sous forme de débat, où les jeunes orateurs traitaient de thèmes abordés dans les cours. De plus, des notables étaient conviés une fois l’an, à un repetitorium où ils pouvaient questionner les élèves sur des points de droit.

Le père Martin, A. A. Dorion et George –Étienne Cartier eurent l’occasion d’interroger les élèves lors de ces débats.

L’enseignement de Maximilien Bibaud donnera une excellente réputation à l’École de droit du collège qui allait connaître un grand succès. Elle forma plusieurs juges, des ministres au fédéral comme au provincial, des députés, sénateurs, journalistes, quatre lieutenants-gouverneurs ainsi qu’un Jésuite, le père Hyacinthe Hudon.

Lorsque la Faculté de droit de la succursale montréalaise de L’Université Laval ouvrit ses portes en 1878, elle comptait parmi ses professeurs deux anciens élèves de l’École de droit du Collège Sainte-Marie.

1867 : la fermeture

Toutefois, la nouvelle Loi du Barreau du Bas-Canada adoptée en août 1866, allait sceller le sort de l’École de droit en imposant un contrôle gouvernemental sur tout programme d’enseignement du droit. Maximilien Bibaud, un homme au tempérament vif qui n’avait pas été consulté pour l’élaboration de cette réforme, quitta l’École de droit et l’enseignement public au terme de l’année scolaire 1866-67. À part deux professeurs chargés respectivement des aspects pratiques du droit et du notariat, il était resté le seul enseignant.

En 1863, plus de dix ans après son ouverture, l’École de droit du Collège Sainte-Marie compte 56 élèves. Depuis son ouverture à l’automne 1851, c’est près de 300 élèves qu’elle aura préparés en seize années à la carrière d’avocat ou de notaire. Même si des plans avaient été prévus pour le remplacer, l’École de droit ne survécut pas au départ du professeur Bibaud.

L’École de droit du Collège Sainte-Marie n’avait pas un statut lui permettant de décerner un diplôme universitaire, mais elle était reconnue par le Barreau et fort populaire auprès des candidats à la carrière juridique. Le vide causé par sa fermeture permit à l’École de droit de l’Institut canadien, qui venait d’ouvrir ses portes en 1866, de prendre son essor.

L’École de droit de l’Institut canadien obtient son affiliation à l’Université Victoria de Cobourg en Ontario, puis à l’Université McGill en 1871.

Si l’épiscopat de Montréal acceptait mal que l’Institut canadien, organisation neutre qu’il combattait, occupe la place laissée par la fermeture de l’École de droit du Collège Sainte-Marie, il faudra attendre 1878 pour obtenir l’ouverture d’une succursale montréalaise de la faculté de droit de Laval. Ce n’est par ailleurs qu’en 1920, que Montréal aura une université (française et catholique) avec sa propre charte!

Richard L’Heureux, C. 62


Source : DESJARDINS, Paul, 1945. Le Collège Sainte-Marie de Montréal, Tome 1 (la Fondation, le Fondateur), Tome 2 (Les Recteurs européens – Les projets et les oeuvres) Montréal, Collège Sainte-Marie.

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Les ravages de la pensée abstraite

«La Révolution française a mis en circulation des idées et des valeurs qui ont fasciné l'Europe puis le monde, et qui procureront à la France, pendant un demi-siècle, un prestige et un rayonnement exceptionnels. On peut toutefois se demander si les catastrophes qui se sont abattues sur l'Occident n'ont pas aussi là leur origine. On a mis dans la tête des gens que la société relevait de la pensée abstraite alors qu'elle est faite d'habitudes, d'usages, et qu'en broyant ceux-ci sous les meules de la raison, on pulvérise des genres de vie fondés sur une longue tradition, on réduit les individus à l'état d'atomes interchangeables et anonymes. La liberté véritable ne peut avoir qu'un contenu concret : elle est faite d'équilibres entre des petites appartenances, de menues solidarités : ce contre quoi les idées théoriques qu'on proclame rationnelles s'acharnent; quand elles sont parvenues à leurs fins, il ne reste plus qu'à s'entredétruire. Nous observons aujourd'hui le résultat.»

Claude LEVI-STRAUSS, Didier ERIBON, De près et de loin, Éditions Odile Jacob, Paris 1988

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Les anciens publient...


La chronique “Les anciens publient” paraît ordinairement dans le bulletin qui suit le Salon du livre de Montréal et se base sur un recensement paraissant dans le programme du Salon. Nous y ajoutons d’autres publications quand nous en sommes informés
.
Francine ALLARD, C. 68, La couturière – t. 2 : La vengeance de la veuve noire, aux éditions Trois-Pistoles

Francine ALLARD, C. 68, Une fleur entre deux pierres, aux éditions Marcel Broquet.

Francine ALLARD, C. 68, J’ai tué Freud et il m’en veut encore, aux éditions Marcel Broquet

Gilles ARCHAMBAULT, C. 53, Nous étions jeunes encore, aux éditions Boréal

Jean JOLY, C. 62, en collaboration avec Gaétan Bourdages et Stéphane Tremblay, 1691, La bataille de la prairie, aux éditions Histoire Québec

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Gérald Bernier, ex-président de l’Association des Anciens

Mon ami et confrère du Conventum 1962, Gérald Bernier, nous a quittés le 16 octobre dernier. Il est décédé subitement d’un arrêt cardiaque, alors qu’il venait de fêter ses 65 ans.

Gérald était vice-président du C. 62, que j’ai l’honneur de présider. Il fut aussi, pendant quelques années, président de l’Association des anciens élèves du collège Sainte-Marie.

Il a fait une brillante carrière de professeur à l’Université de Montréal, en science politique, pendant plus de 30 ans. Il eut notamment comme collègue Stéphane Dion avec qui il partagea une passion commune pour la pêche. Il était un spécialiste de la période des Patriotes de 1837-1838. Il était aussi un expert de la politique américaine, lui qui avait fait son doctorat à l’Université de Chicago.


Gérald Bernier, vice-président du C. 62

Gérald aimait beaucoup le cinéma et fut d’ailleurs président du ciné-club au collège. Il aimait aussi la musique, en particulier la chanson française. Ses auteurs-compositeurs préférés étaient Georges Brassens et Léo Ferré. Quelques semaines avant sa mort, il avait d’ailleurs réalisé un de ses vieux rêves : lors d’un voyage en France avec son épouse Lorraine, il était allé à Sète, la ville natale de Brassens, pour visiter le musée consacré à son cher Georges et se recueillir sur sa tombe.

Je veux terminer ce trop court texte en parlant du sens de l’humour de Gérald, irrévérencieux à souhait, comme en témoigne ce petit souvenir de collège : pour lui, notre noble devise Ad Majorem Dei Gloriam (A.M.D.G.) était devenue Allons manger du gâteau… C’est pendant les cours qu’il était le plus drôle --- et le plus indiscipliné!

Adieu Gérald. Un ami ne meurt jamais tant qu’on le garde dans son cœur.

Louis Fournier, président du C.62

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En bref

Louis Fournier, président du Conventum 62, nous donne des nouvelles d’un confrère de conventum dont on n’avait pas de nouvelles depuis longtemps : Thomas Aquin. On savait que notre collègue avait pendant plusieurs années exercé sa profession d’ingénieur sur le continent africain, notamment au Gabon et au Sénégal. Ce que nous apprenait Louis, c’est qu’à l’instar de son président de conventum, Thomas est tombé il y a déjà quelque temps, sous le charme d’une belle Alsacienne à laquelle il a uni son destin. Voilà qui explique que c’est en Alsace que notre confrère du conventum 62 coule maintenant une retraite heureuse, en compagnie de son épouse et de leurs trois filles.

Jacques Déry, C. 62, est toujours des nôtres, même si un numéro du bulletin de 1997 avait malencontreusement annoncé son décès, à la place de celui de son père. Depuis qu’il a vendu, il y a quelques années, sa pourvoirie dans le grand Nord, Jacques consacre une bonne partie de ses loisirs d’été à la pêche et au canot, activités auxquelles il aime associer son confrère de conventum et ci-devant responsable du bulletin, Richard L’Heureux, également amateur de plein air.

Ce n’est pas une retraite paisible, par contre, à laquelle aura droit Gérard Latulippe, C. 61 qui vient d’être nommé président de l’organisme Droits et démocratie. Il était jusqu’à tout récemment, directeur en Haïti du National Democratic Institute, un organisme basé à Washington.

Le tremblement de terre en Haïti a lourdement affecté l’ensemble des activités des Jésuites dans ce pays. Mais les responsables s’affairent courageusement à réparer les dommages. Des dons peuvent être envoyés pour les soutenir aux MISSIONS JÉSUITES, 25, rue Jarry Ouest, Montréal (Québec) H2P 1S6; tél : 514 387 2541, postes 233 et 286.

Le programme Midi ès Musica, qui présente un concert tous les mardis, entre 12 h 05 et 12 h 55 en l’église du Gesù, est maintenant repris depuis le 16 février et se poursuit jusqu’au 29 juin.

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Passons sur l'autre rive (Marc 4,35)


Maurice Lacourse, C. 38, décédé à Saint-Lambert le 22 octobre 2009.

Joseph Demers, C. 39, administrateur scolaire, décédé à Ville Saint-Laurent le 24 janvier 2010.

Raymond David, C. 41, ancien vice-président et directeur général à la radiodiffusion française de Radio-Canada, décédé à Montréal le 17 novembre 2009.

Jean-Marie Bourgault, C. 42, médecin, biochimiste, décédé à Montréal le 7 mars 2010.

Louis R. Dussault, C. 42, représentant technique, décédé à Montréal le 1er décembre 2009.

Jean Reid, C. 44, industriel, décédé à Longueuil le 22 décembre 2009.

Claude Grenier, C. 47, chirurgien-dentiste, décédé à Montréal le 26 octobre 2009.

Bertrand Boileau, C. 50, pharmacien, décédé à Mont-Saint-Hilaire le 28 décembre 2009.

Georges Martineau, C. 51, professeur, décédé à Laval le 2 janvier 2010.

Gilles Rainville, C. 53, ingénieur, décédé à Montréal le 24 décembre 2009.

Jean Avon, C. 54, professeur, décédé à Verdun le 28 février 2010.

Roger Ratté, C. 56, professeur, décédé à Laval le 22 décembre 2009.

Maurice Côté, s.j. , professeur titulaire d’Éléments latins au collège de 1952 à 1966, décédé le 3 mars à la résidence Notre-Dame du Richelieu.

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Changement de garde au bulletin

Après bientôt cinq années comme responsable du bulletin, je cèderai la place à quelqu’un d’autre pour la production des numéros à venir. En l’occurrence, il s’agit d’une responsable, soit Suzanne Boyd, C. 68, qui a aimablement proposé ses services. Suzanne est proche de son alma mater à plus d’un égard puisqu’elle a été cadre au siège de SNC-Lavalin, situé sur le terrain du collège, pendant plusieurs années. Elle continuera de compter sur les services des autres membres du comité de rédaction, Bernard Downs et Jacques-D. Girard ainsi que, bien sûr, des collaborateurs habituels et occasionnels au bulletin, que je remercie vivement pour leur appui pendant ces années où j’étais responsable de sa publication.

Richard L’Heureux, C. 62

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